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Comment le chemin de Compostelle a transformé ma vie ?

«– Sylvain, tu dois aller marcher Compostelle au moins une fois dans ta vie !», mon ancien patron.

«– Pourquoi juste une fois ?» , de reprendre Sylvain, le «pèlerin canadien».

Retournons en décembre 2006.

Depuis peu, je travaillais avec une nouvelle gestionnaire. Dès le départ, elle s’est mise à intervenir dans mon département, en m’en parlant qu’après coup. À titre de directeur, j’avais la responsabilité d’animer un réseau et des représentants. Depuis quelques semaines, je ne dormais plus… j’ai fait un épuisement professionnel, causé par un trouble d’adaptation. Je cherchais la solution pour me sortir de là. J’aimais pourtant beaucoup mon travail et mon équipe. Je me suis finalement retrouvé chez moi, en arrêt de travail pour un mois, à me reposer.

Après ce mois, je devais réintégrer mon poste de manière progressive. Arrivé au travail pour ma première journée, j’ai constaté tous les changements qui avaient été faits dans mon département durant mon absence. Ma nouvelle directrice générale était fière de m’annoncer aussi toutes les tâches supplémentaires qui m’attendaient. Cette dernière était en période d’essai pour 6 mois. Elle disposait de ce temps pour démontrer ses capacités en gestion au conseil d’administration.

Les membres de l’équipe vécurent une véritable dictature. Nous n’avions même plus le droit de se parler entre nous, tant le régime était autoritaire. Avant ma pause pour maladie, une de mes collègues venait d’être remerciée, sans raison «officielle». Étant le lien entre le réseau et le bureau, tous me questionnaient à savoir pourquoi cette gentille personne n’était plus là. « A-t-elle volé ? ». Ne sachant pas quoi répondre, cette situation m’indisposait au plus haut point.

Un environnement de travail inhumain

Dans un environnement aussi « inhumain », lors de cette première journée au travail ce matin-là, je n’ai fait que 2 heures avant de retourner chez moi, déjà épuisé à nouveau. C’était la fin. Je n’y ai plus jamais remis les pieds.

Aujourd’hui, je peux dire que c’était ma création. Je n’ai pas su lire, ni soutenir ma nouvelle gestionnaire dans ses peurs, ni comprendre son obligation de se surpasser pour prouver à tout le monde qu’elle était la bonne personne pour ce poste. Au-delà de son rôle et de son style de leadership, c’était une personne que j’aimais beaucoup.

Quelques mois auparavant, je collaborais avec un sympathique directeur général avec qui j’avais de nombreuses affinités. Il venait de prendre sa retraite. Au lieu de donner des ordres, il me consultait et me laissait toute la latitude pour gérer mon département à ma façon : bref, c’était un vrai coach. On développait des stratégies gagnantes ensemble. Les résultats obtenus furent reconnus et cités à travers le Canada comme un modèle à suivre. Tout ça, c’était fini. Je devais maintenant exécuter les ordres et me rapporter chaque semaine à la patronne, une fois la tâche exigée complétée.

Compostelle ? C’est quoi ça ?

C’est ce monsieur qui me parla pour la première fois de Compostelle, des chemins de grandes randonnées pédestres (GR) et de pèlerinages millénaires en Europe. « Compostelle ? » En entrant dans mes fonctions de directeur quelques années auparavant, celui-ci arrivait d’un voyage de marche. Lors de nos diners, il me parlait avec passion de ses expériences et ce qu’il avait pu y vivre ; de l’histoire de ces chemins que même St-François d’Assise avait marché pieds nus.  Quel conteur exceptionnel !

Il m’a dit :

– Sylvain, tu dois aller marcher ça au moins une fois dans ta vie !

Il était convaincant. Dans ma tête, ça disait :

– C’est un beau projet pour ma retraite !

5 mars 2007. À peine quelques mois plus tard, me voilà dans l’avion pour Toulouse. Direction St-Jean -Pied-de-Port, à la frontière entre la France et l’Espagne. J’entamais mon voyage vers l’intérieur. Pendant le vol, j’ai eu amplement le temps de revoir mes derniers mois et l’onde de choc qui venait de passer.

« Je suis perdu »

Je venais de quitter mon emploi pour des raisons de maladie. Je ne savais plus que faire. Je venais de perdre tous mes repères. Je voulais absolument profiter de cette pause pour me recentrer sur mon être ; pour mieux comprendre « qui je suis »; pour faire taire ce mental qui se prenait pour une pauvre victime.

Une de mes employées d’alors fut un ange pour moi. C’est elle qui m’a initié au volet « développement personnel », en me faisant des recommandations de lecture.

C’est ainsi que j’ai décidé de m’occuper de moi en priorité, au lieu de vouloir sauver les autres. Cette fois, c’était moi le démuni. Vivant seul à ce moment, j’ai réalisé que j’étais l’unique responsable de mon bonheur.

Je me suis souvenu des conversations que j’ai eues avec mon ancien directeur général : Aller marcher 800 km, c’est cinglé comme projet. N’est-ce pas ? On me disait que le chemin de Compostelle possédait toute l’énergie des pèlerins qui l’avaient marché depuis plus de 1000 ans ; que c’était un chemin méditatif, idéal pour la rencontre avec soi-même. Alors, pourquoi attendre la retraite quand le moment où j’en ai besoin le plus, c’est maintenant ?

Je suis le créateur de ma vie, après tout. J’assume mes choix.

De nombreux obstacles et peurs

Mais, les obstacles me semblèrent nombreux :

  • Comment se prépare-t-on à faire ça ?
  • Suis-je capable de monter les Pyrénées ? On me dit que c’est comme monter le Mont-Washington, avec un sac de 8 kg sur le dos en bonus.
  • Marcher Compostelle, comment ça fonctionne ? Comment suit-on le chemin ? Y a-t-il un plan, une carte routière ?
  • Le transport ? Je n’ai jamais voyagé en Europe, encore moins seul.
  • Dois-je parler espagnol ?
  • Quel équipement ai-je besoin ? Quel est le climat ?
  • On couche où ? Dois-je réserver. On me dit qu’il y a beaucoup de ronfleurs dans les gîtes.
  • Combien de budgets ça demande un voyage comme ça ? Ai-je les moyens ?
  • Pour la bouffe en chemin, les toilettes, obtenir de l’argent là-bas et ainsi de suite.

Je m’en allais vers l’inconnu le plus total. C’était épeurant ! Est-ce qu’il y a quelque chose de plus déstabilisant que ça pour le mental ?

Se faire confiance

Mon âme me lançait un grand message de foi :

– « Vas-y ! C’est ce dont tu as besoin au moment présent. C’est là que tu te trouveras ! Cesse de te poser des questions et avance simplement, un pas à la fois. GO! »

En fin janvier 2007, j’achetai mon billet d’avion. Je me suis laissé près d’un mois pour me préparer, autant physiquement que pour m’organiser. Telle était ma nouvelle quête.

Mon chemin vers l’intérieur commença à ce moment

La marche était pour moi une activité pour les personnes âgées. Quelle mauvaise perception. J’étais davantage un coureur de marathon, compétitif avec moi-même, pour qui le temps de réalisation était très important. Bref, ma première leçon fut de lâcher prise à tout ça, de m’abandonner et de m’écouter. OH ! Je n’avais jamais vraiment fait ça, m’écouter. Semble-t-il qu’il FAUT toujours excéder nos limites pour se sentir vivant. Notre société valorise énormément la performance, comme étant la quête ultime du bonheur. Sérieusement ? Mais, pourquoi toujours courir contre la vie, au lieu de simplement en profiter ?

Avant de partir pour l’Europe, fébrile, j’ai marché pratiquement tous les jours autour de chez moi. Le mental commençait à se calmer et une grande paix m’envahissait déjà. Je prenais désormais le temps d’observer ce qu’il y avait autour de moi, dans le silence et sans montre. C’est alors que j’ai commencé à me remplir d’amour propre.

Mon programme de préparation

Prêt à partir pour l'aventurePour ma préparation, je suis retourné voir mon ancien directeur général, monsieur Compostelle lui-même. Ce fut d’abord un grand plaisir de le revoir. La connexion se fit instantanément à nouveau. Il fut un excellent guide. À cette époque, Compostelle n’était pas vraiment connu au Québec, à part auprès de quelques initiés. J’écrivais tout ce qu’il me disait et je me suis mis en action dès l’instant suivant. Avant de partir, j’avais déjà marché des centaines de kilomètres en entrainement. Lors du départ, j’étais prêt physiquement et mentalement pour cette aventure.

Finalement, je venais de bâtir ma première « check list » ainsi qu’un programme de préparation qui me servirent par la suite à chacun de mes voyages subséquents. Je vous les partagerai avec plaisir, prochainement.

Je vous rassure : ce chemin est accessible pour presque tout le monde, de toute condition. Il suffit de respecter sa capacité et d’aller à son rythme.

« À la rencontre de l’humain ».

Début avril. Pâques, 29 jours après mon départ pour l’Espagne.

Je suis devant la cathédrale de Compostelle, en pleurs. Je ne voulais plus que ce chemin s’arrête. J’ai fait des rencontres formidables. Les gens ont été d’une grande générosité envers moi, Sylvain le pèlerin canadien. Ce fut un chemin rempli de respect les uns pour les autres. La marche offre un grand retour à l’essentiel de qui nous sommes : des pèlerins sur le chemin de cette Terre. J’ai d’ailleurs baptisé mon chemin : « À la rencontre de l’humain ». Le moment arriva où je devais retourner au Canada. Un autre chemin m’y attendait et je savais que celui-là sera également parfait pour me faire évoluer, mais que je reviendrais devant la cathédrale de St-Jacques un jour !

Des révélations

Je suis revenu de ce chemin avec une tonne de leçons apprises sur le sens de la vie. Je me suis fait ce cadeau. La magie a opéré. J’ai marché en étant à l’écoute de mon âme et de mon corps. Je n’ai eu aucune ampoule, ni blessure. L’âme est cette petite voix qui ne parle pas fort. Pour l’entendre, j’ai dû faire taire le mental qui lui, criait son existence. C’était l’égo qui était en train de mourir.

Ce chemin m’appartiendra pour toujours. Il est là à l’intérieur de moi. J’ai voulu longtemps garder mes révélations pour moi seul. Je n’en parlais pas. Voici ce que je disais aux autres : « Vivez votre chemin à votre façon. Il sera toujours parfait. »

Donner au suivant

Le moment est venu aujourd’hui d’écrire et de partager ces leçons. Je me suis rappelé mon ami, le directeur général. Il avait été d’une grande générosité à mon endroit. Il m’a aidé au moment où j’en avais le plus besoin. Je crois que partager mes secrets aux autres aurait le même impact pour celui ou celle qui en a aujourd’hui besoin et qui souhaite se préparer à un tel voyage. Dans mon cas, c’est à ce moment que c’est fait le déclic. Si mon apport peut changer le monde, en permettant simplement à un être de se réaliser, alors pourquoi pas ? Si mon exemple en inspire d’autres à devenir plus humains, à utiliser une communication plus authentique, à s’entraider davantage entre humains, alors telle est ma mission. Pourquoi me retenir ?

Depuis ce premier chemin, je suis retourné marcher pratiquement chaque année. Des chemins de Compostelle, il y en a partout à travers l’Europe, pas seulement en Espagne. Mon sac à dos est toujours prêt !

La meilleure psychologue

La marche est définitivement la meilleure psychologue que je connaisse. Dès que je sens le besoin de me recentrer, je repars marcher, ici ou ailleurs.

Maintenant, je connais la recette, ce qui me permet d’arriver plus rapidement au silence du cœur.

Bienvenue

Buen Camino y hasta luego

Sylvain, le pèlerin canadien.  «- Ah oui, québécois tabarnak » de dire mes amis français 🙂

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Avec toute ma gratitude,

Sylvain Chassé

Qui est Sylvain ?

sylvainchasse

« Sylvain, c’est le sage du marketing !»Guillaume Bareil.

En plus, le sage est un entrepreneur moderne !

Sylvain Chassé est diplômé en économie et en marketing de l’Université McGill. (avec mention d’honneur). Sa spécialité est d’amener votre entreprise là où elle doit être. Il a travaillé 8 ans dans les domaines financiers avant de lancer sa compagnie le Groupe SCM Service-Conseil en Marketing inc. Président de Sondacom , il met à contribution ses différentes expériences au profit de la croissance de ses clients.  À ce titre, il a réalisé de nombreux mandats en sondages, études de marché, planifications stratégiques, segmentation, croissancePME, coaching d’affaires, conférences pour diverses entreprises et organismes. Il enseigne aussi au niveau collégial. Auteur du livre SKYROCKET TES RÉSULTATS, il est un grand marcheur sur les chemins de Compostelle, accueillant l’être humain et ses rêves avec empathie.


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